La mode, c’est aussi prendre soins de notre planète

 

Il est simple de surconsommer et d’acheter plein d’articles sans préalablement évaluer le degré d’utilité de chacun de ces achats. Clairement, se procurer une quantité de vêtements infinie dont le processus de création, d’expédition, et de vente n’est pas particulièrement écoresponsable est une action quotidienne de plusieurs. “Mais c’est si plaisant d’avoir la garde-robe de mes rêves, et acheter à des fast-fashion ça coûte moins cher”. Seulement, avons-nous RÉELLEMENT besoin de tout cela? Et est-ce possible de trouver des alternatives plus écologiques pour répondre à ces besoins de consommation? C’est la question à laquelle nous souhaitions répondre à travers notre expérimentation.

Tout au long du mois de décembre, chaque membre de l’équipe avait choisi un maximum de 30 morceaux de vêtements qui ferait rôle de garde-robe pour les 31 jours de ce mois festif.

Exclus des 30 morceaux : Sous-vêtements/chaussettes, vêtements d’extérieurs/d’hiver, vêtements de sport, souliers

Inclus dans les 30 morceaux : Vêtements d’intérieur de tous les jours (chandails, vestes, jeans, pantalons, etc.), ceintures, bijoux/accessoires qui sont facultatifs (ex : lunettes de soleil)

Le but : évaluer si réduire la quantité de vêtements accessible dans notre garde-robe nous permet tout de même de nous habiller adéquatement tous les jours. Ainsi, nous saurons répondre à notre question : est-ce que notre consommation vestimentaire est 100% nécessaire, ou sommes-nous capables de réduire cette consommation en trouvant des alternatives écoresponsables?

 

Voici le retour personnel sur l’expérience de chaque personne dans notre équipe :

– Justine : Personnellement, j’oserais dire que mon 1 mois de “défi” s’est plutôt bien déroulé. Je m’attendais à ce que ce soit plus difficile de m’habiller quotidiennement avec un nombre de morceaux limité, surtout pendant 1 mois, mais la tâche s’est avérée surprenamment facile. À la base, quand j’ai fait une petite liste des morceaux que je prévoyais porter pendant le mois de décembre, je n’ai même pas été capable de trouver 30 vêtements essentiels. Autour de 20-23 morceaux, je ne savais déjà plus quoi ajouter! Je crois qu’une autre information importante à mentionner est le fait que personne dans mon entourage ne s’est douté que je portais plus souvent les mêmes vêtements. En résumé, je crois que veiller sur ce que l’on achète et le degré d’utilité quotidien de ces achats est une action réalisable avec quelques efforts.

–Liam : Pour ma part, je considère avoir beaucoup de vêtements provenant de friperies. Je trouve que de respecter 30 morceaux était plutôt simple et plaisant à faire. Personne de mon entourage n’a posé de questions et je suis sûr qu’ils n’ont même pas remarqué que je portais plus souvent les mêmes vêtements. Je crois que plusieurs personnes ne se rendent pas compte des vêtements que nous portons, c’est très superficiel, et seulement un détail de la personne. Pour moi, c’est très facile de laisser aller ma créativité et de faire plein “d’outfits” même avec un nombre limité de vêtements. De plus, sachant que ce défi est bon pour l’environnement et qu’il m’influence à acheter moins de vêtements dans le futur, je trouve que ça rend celui-ci encore mieux!

-Sophie : Selon moi, le défi 3/33 m’a fait réaliser que j’avais beaucoup trop de vêtements dans ma garde-robe. Lorsque j’ai commencé le défi, j’ai trié mes vêtements. Le tri était assez facile, je prenais ceux que je porte le plus souvent; un chandail chaud, un chandail confortable, des leggings, etc. Après les avoir triés, je me suis rendue compte que 30 vêtements étaient bien assez pour un mois, et même plus. Le nombre de tenues que j’ai réussi à former m’a surpris. À la fin du mois, je n’ai reçu aucune remarque sur les vêtements que je portais. J’en conclu donc que la quantité de vêtements que j’ai n’est pas nécessaire, et que je pourrais me passer de beaucoup de morceaux que je possède, et leur donner une deuxième vie.

-Océane : Le défi 3/33 (version raccourcie) a été pour moi très facile, car j’ai déjà l’habitude de porter les mêmes vêtements à plus d’une reprise dans une semaine. Ce que j’ai trouvé le plus amusant dans cette expérience est le fait que personne ne s’est aperçu que je portais fréquemment les 30 morceaux de linge choisis. Ce que j’ai trouvé le plus difficile dans cet exercice était de ne pas oublier de choisir mes vêtements parmi les 30 sélectionnés. Ce mois consacré à ce défi m’a fait comprendre que l’activité des entreprises des chaînes de vêtements n’est pas nécessairement écologique. À la fin du mois, j’ai parlé à ma famille, et je leur ai demandé s’ils s’étaient rendu compte du fait que j’ai porté les mêmes vêtements plus souvent pendant le mois de décembre. Les membres de ma famille m’ont confirmé qu’ils n’avaient rien remarqué, et ont ajouté qu’ils étaient fiers de ce que j’ai accompli pour l’environnement.

–  Marie : Quant à moi, je doutais un peu de l’ampleur et de la difficulté que ce défi pourrait avoir puisque seulement 30 morceaux pour un mois, ça semblait compliqué! Étonnamment, après expérimentation, cela s’est avéré beaucoup plus simple que ce que j’aurais cru. J’ai vite réalisé que, par exemple, un seul jeans peut créer tellement de possibilités de tenues différentes lorsque l’on réfléchit vraiment. J’ai aussi observé que personne ni de ma classe ni de ma famille, n’avait remarqué que j’avais réduit la quantité de vêtements dans ma garde-robe, et que même moi après ce défi je continue par habitude de ne plus consommer l’achat excessif de nouveaux vêtements.

Évidemment, même s’il est possible de réduire notre consommation vestimentaire, cela n’enlève rien au fait que magasiner, et trouver de nouvelles pièces à ajouter à notre garde-robe est plaisant. Cependant, saviez-vous que magasiner tout en protégeant notre planète, c’est bien plus facile que ça en a l’air?

Voici donc plusieurs alternatives éco responsables qu’on vous suggère :

1- Les friperies : Avec un peu de recherche, nous sommes convaincus que vous saurez trouver quelque chose qui fera plaisir à votre garde-robe. Même s’il n’est peut-être pas possible de magasiner 100% de vos pièces en friperies, délimiter ce qu’il est possible d’acheter sans avoir à essayer, et en sachant d’avance ce qui vous fait, c’est déjà un pas en avant. De plus, les friperies permettent l’achat de plusieurs objets. Que ce soit des livres, des ustensiles, des meubles, et même plus, vous y trouverez de quoi vous faire plaisir. Il est possible d’acheter quoi que ce soit tout en protégeant notre planète, et les friperies sont une excellente solution pour faire de tel! De seconde main, écologiques, et probablement plus près de chez vous que ce que vous pourriez croire… Quelle solution!

2- Acheter moins, mais de meilleure qualité : En achetant de cette façon, cela vous permettra d’avoir moins de vêtements, mais que vous porterez plus régulièrement, et d’investir dans une garde-robe plus à long terme. Meilleure qualité = pas besoin de dépenser souvent, puisque vos vêtements dureront longtemps. En plus, quand les vêtements sont plus chers et de meilleure qualité, dans plusieurs des cas, cela indique que la pièce a été faite de manière écologique et que les droits des travailleurs ont été respectés.

3- Apprendre à réparer ses vêtements : L’un de vos morceaux de vêtement est dans un état pitoyable? Attention! Ne vous en débarrassez pas tout de suite; essayez de le réparer. Sur internet, sur YouTube, dans des livres, et même plus, vous saurez trouver une quantité infinie de tutoriels qui vous permettront de redonner vie à votre pièce de vêtement. Apprendre à coudre et à réparer ses vêtements peut aussi devenir un bon passe-temps!

4- Faire des échanges de vêtements avec ses amis : Une bonne activité pour l’environnement, et pour se rapprocher de ses amis! Plusieurs garde-robes, c’est bien mieux qu’une seule, n’est-ce pas? En plus de varier vos choix vestimentaires, vous prenez soin de l’environnement. Quand vous allez magasiner entre amis et que vous aimez le même vêtement, au lieu de tous acheter le même morceau, vous pourrez l’échanger entre vous et donc consommer moins. De plus, pour avoir une belle garde-robe bonne pour l’environnement, vous partagerez un bon moment avec vos amis.

5- Encourager les entreprises locales : Une bonne action pour permettre aux petites entreprises de payer leurs revenus, et de les encourager dans leur art. Depuis quelques années, il y a eu une explosion de mini entreprises locales, qui créent des vêtements écologiques avec des morceaux de tissus recyclés. Souvent, ces entrepreneurs sont autonomes, ce qui veut dire qu’ils font toutes les tâches à réaliser par eux-mêmes. Impressionnant! Plusieurs de ces entreprises québécoises font des pièces uniques et de meilleure qualité que les morceaux créés par l’industrie du fast fashion. Ça vaut le coût d’essayer.  En achetant leurs vêtements et en supportant leur travail, non seulement vous les encouragez, mais vous préservez la santé de votre planète.

 

C’est donc grâce au témoignage et l’expérience personnelle de tous les membres de notre équipe, que nous concluons que se passer de certains morceaux dans notre garde-robe ne ferait de mal à personne. Élargir notre répertoire de tenues, par exemple, en utilisant la même paire de jeans ou le même chandail plus régulièrement serait définitivement bénéfique autant pour notre planète. Nous avons aussi réalisé qu’il y a beaucoup d’alternatives écoresponsables qui nous permettent de remplir notre garde-robe, telles que les friperies, acheter moins, mais de meilleure qualité, réparer ses vêtements au lieu de s’en départir, faire des échanges avec ses amis et encourager les petites entreprises. Et vous, que faites-vous pour aider notre planète?