L’industrie du coton: quelles sont les solutions?

Plusieurs en sont conscients, l’industrie du textile n’apporte que misère à notre belle planète. Toutefois, un secteur en particulier se démarque en termes de pollution : le coton. Des problèmes avec le coton, on peut en trouver à l’infini, mais il faut pousser plus loin  et passer à l’action si nous voulons aider notre planète. Voici donc quelques alternatives possibles qui permettent de remplacer ce textile.

 

Matériaux recyclés

Premièrement, les alternatives qui devraient être les premières à être considérées sont celles de matériaux recyclés. C’est votre jour de chance, puisqu’on en a plusieurs à vous faire découvrir. Pour commencer, un tissu fait à partir de lait périmé, ça sonne impossible, n’est-ce pas? Néanmoins, c’est vraiment ce qu’a développé Antonella Bellina. Constatant que son pays (l’Italie) gaspillerait autour de 30 millions de tonnes de produits laitiers chaque année et que le coton polluait déjà énormément, elle songea à cette solution et se mis à travailler pour la réaliser. Ce textile insolite est fabriqué de la façon suivante : on récupère le lait expiré des fermes locales et on chauffe celui-ci à exactement 122 degrés Fahrenheit. On y ajoute ensuite de l’acide citrique afin de séparer la protéine du petit lait. Cette protéine est séchée, réduite en poudre et transformée en fibre. Finalement, les fibres sont filées et tissées pour obtenir un tissu bien banal. Un chandail très basique utilise moins de 2 litres de lait, et ne sent heureusement pas ce de quoi il est produit. Le seul désavantage à ce produit est qu’il faut faire attention pour ne pas qu’il y ait trop de produits chimiques pouvant être nocifs pour l’être humain (puisque c’était le cas il y à presque cent ans), mais Antonella confirme que sa compagnie n’utilise aucun produit chimique.

Cependant, il faut faire attention à certaines «solutions» concernant les matériaux recyclés: le tissu fait à partir de bouteilles de plastique. Bien que ce dernier puisse sonner idéal, il faut se méfier. Le polyester (fibre de plastique) est déjà très utilisé dans l’industrie du textile. En 2019, il constituait 52% de production de fibres globale, mais seulement 14% de celle-ci venait du recyclage de bouteille de plastique, ce qui n’améliore pas la situation. Le polyester fait de plastique recyclé est évidemment mieux que celui qui est fabriqué à cette fin. Certes, il y a tout de même un problème important concernant celui-ci et c’est le suivant : des recherches à propos du microplastique, de petites particules provenant du dérivé de plastique qui s’en sépare chaque fois que ce dernier est lavé ou porté et qui se retrouve dans la nourriture, l’air respiré et les sources d’eau, avancent que celui-ci peut endommager les poumons et être nocifs pour les écosystèmes marins. En bref, le textile de bouteille de plastique n’est malheureusement pas une solution à considérer et il serait plus efficace de recycler ces contenants en  nouveaux semblables. 

 

Chanvre

Deuxièmement, plusieurs seront étonnés de découvrir que le chanvre, cette plante reconnue pour son utilisation à des fins récréatives, représente également une alternative à des matériaux polluants comme le coton. Elle offre tellement de possibilités quant aux manières de l’exploiter. Par exemple, cette matière sous-estimée aujourd’hui servait autrefois dans la voilerie, pour fabriquer toiles pour la peinture et du papier. Elle a aussi été très présente dans la médecine. Cependant, ce à quoi nous nous intéressons ici est sa présence dans l’industrie du textile.

Cette fibre grossière si polyvalente est sans aucun doute un matériel très résistant et durable. Celle-ci ne perd pas sa qualité à la machine à laver et est très facile à entretenir. Également, ce tissu éloigne les bactéries et la saleté et il est anti-allergène. Quoi de mieux! En plus de tous ces avantages , il est bien sûr très confortable. 

Du côté écologique, le chanvre se démarque nettement pour son impact positif. D’ailleurs, sa culture n’implique pas de produits chimiques pouvant laisser une empreinte négative sur l’environnement. Cette herbe fabuleuse qui pousse dans des endroits tropicaux où le climat est tempéré nécessite peu d’eau pour pousser et grandit à une vitesse surprenante. Celle-ci n’épuise pas les sols sur lesquels elle croit et leur apporte de la matière organique. En outre, elle est biodégradable, c’est-à-dire qu’elle se décompose dans la nature après usage.

Enfin, se pencher vers cette option écologique serait définitivement un bon moyen de consommer de façon plus responsable et préférable pour notre environnement compte tenu de ses nombreux atouts.

 

Bambou

Troisièmement, une autre alternative très positive pour la nature serait l’industrie d’une plante bien connue de tous, mais tout de même beaucoup trop sous-estimée, c’est-à-dire le bambou. 

L’utilisation du bambou pourrait réellement représenter un énorme pas vers l’avant dans l’industrie de la mode, et ce principalement en raison de ses multiples bénéfices environnementaux. Contrairement au coton, la production de ce produit n’a besoin que d’une eau de pluie régulière et d’une bonne dose de soleil afin de pousser en grande quantité. Ainsi, une grande quantité d’eau gaspillée seulement pour la cultivation d’un textile est évitée. Il est de même fait pour les pesticides, les insecticides tout comme l’engrais. C’est d’ailleurs pourquoi cette plante se développe en peu de temps. De plus, concrètement, le bambou est un végétal très écologique grâce à son taux d’émission d’oxygène très élevé et son absorption de gaz à effet de serre (CO2) supérieure aux arbres. Quant à la santé des utilisateurs, les humains, puisque le bambou contient de maintes propriétés antibactériennes et plusieurs éléments très nutritifs (comme du potassium, du silicium, des vitamines A, des fibres, etc.), il s’agit définitivement d’une solution gagnante et bonifiée face au problème qu’est l’industrie du coton. 

La production est plus rapide, plus efficace et meilleure pour le bien autant de la Terre que du nôtre. Que des avantages, non? Et bien comme rien n’est aussi beau et parfait dans ce monde, cette industrie possède elle aussi ses inconvénients. Une production intense de bambou peut représenter des désavantages majeurs pour la planète. La culture du bambou entraîne parfois un épuisement des sols et celle-ci a souvent même tendance à envahir les autres cultures environnantes, perturbant ainsi considérablement les écosystèmes. Elle constitue également un coût colossal. Plusieurs animaux, comme les pandas géants, les lémuriens et les gorilles de montagnes utilisent ce graminé comme source d’énergie importante, ce qui signifie qu’une utilisation importante de bambou par les humains pourrait affecter leur propre alimentation. 

Somme toute, le bambou reste un produit qui ne gagne qu’à être connu et qui mérite définitivement une place plus importante dans l’industrie du textile et de la mode. 

 

Coton biologique 

Dernièrement, l’option la plus populaire et la plus souvent considérée pour remplacer le coton et ses impacts sur l’environnement est le coton biologique. 

Contrairement à ce que certains peuvent penser, celui-ci n’est pas une autre sorte de coton. C’est le même textile, mais cultivé différemment afin d’en réduire les mauvais effets sur l’environnement. En réalité, le coton biologique est cultivé à partir de plantes non génétiquement modifiées où aucun produits chimiques agricoles synthétiques ne sont utilisés. Les producteurs de coton biologique vont opter pour des engrais et pesticides naturels qui ne s’attaquent pas aux écosystèmes environnants, qui n’épuisent pas les sols et qui ne sont pas toxiques pour les hommes travaillant dans la chaîne de production. De plus, la culture du coton biologique est beaucoup moins gourmande en eau que la culture conventionnelle du coton. Effectivement, les sols biologiques retiennent plus facilement l’eau et l’humidité (contiennent plus de matières organiques), donc les plants de coton nécessitent moins d’arrosage extérieur pour subvenir à leurs besoins en eau. Le fait qu’aucun produits toxiques ne soient utilisés aide également à réduire cette grande consommation d’eau.

Toutefois, toute bonne chose a ses inconvénients…  Même si cela ne s’applique pas à toutes les usines de coton, après la récolte des fibres biologiques, celles-ci rejoignent les mêmes usines de tissage que les textiles non certifiés biologiques. Elles reçoivent alors les mêmes traitements chimiques que ceux-ci, chose qui n’améliore pas du tout le problème des substances toxiques nocives pour la santé humaine et pour l’environnement. En outre, comme le coton biologique est produit en plus petite quantité, son prix est souvent plus élevé que celui du coton conventionnel. La plupart du temps, la majorité des consommateurs ne vont pas acheter de produits faits de coton biologique justement parce que c’est un textile plus cher. Cela n’améliore donc pas le cas de notre environnement et on se retrouve encore à supporter une industrie néfaste pour nous et pour notre planète.

Tout compte fait, les avantages du coton biologique l’emportent tout de même sur les désavantages. Prouvé être plus durable, sécuritaire pour la nature et pour l’homme, ce type de production de coton est véritablement meilleur.

 

NOTRE EXPÉRIMENTATION

La fabrication du coton entraîne de multiples effets sur notre planète, notamment par l’utilisation d’insecticides ainsi que d’herbicides. Après avoir trouvé les différentes alternatives mentionnées précédemment, nous en avons testé quelques-unes afin de prouver que celles-ci sont réellement meilleures que le coton, qui rend notre chère Terre malade.

 

LE CHANVRE

Afin d’expérimenter avec divers tissus et, puisque le chanvre figurait parmi ceux que nous avions précédemment sélectionnés, nous nous sommes lancés dans la recherche de morceaux de vêtements confectionnés à l’aide de chanvre. Malheureusement, après plusieurs minutes/heures passées à explorer des boutiques en ligne situées, bien sûr, au Canada, nous n’avons rien trouvé d’abordable avec notre budget moyen. Il est évident qu’il serait préférable de visiter un magasin vendant des produits faits de chanvre en présentiel, ce qui enlèverait les coûts dus à la livraison. Nous sommes aussi allés naviguer sur Etsy, une application regroupant une multitude de boutiques uniques dans l’espoir de tomber sur des vêtements composés de chanvre, mais, de nouveau, tout semblait trop cher en ce qui concerne les pièces faites au Canada. Suite à ces recherches qui n’ont pas porté fruit , nous avons, avec regrets, laissé tomber ce tissu pour  notre expérimentation. Nous en sommes donc venus à la conclusion que malgré le fait qu’il soit un très bon remplacement du coton, le chanvre reste tout de même un textile assez difficile à trouver et plutôt hors de prix..

 

LE COTON BIOLOGIQUE

Alors que nos recherches sur le chanvre n’ont rien donné, celles du coton biologique ont été beaucoup plus fructueuses. Après quelques recherches, nous avons déniché, sur le site du magasin GAP, un T-shirt fait 100% de coton biologique, à un prix abordable (on a été chanceux, car les morceaux de vêtements faits complètement de coton biologique sont normalement assez rares et chers!). Puisque cette compagnie n’est pas locale et que commander sur internet nécessiterait plusieurs transports de marchandise polluant notre planète, nous avons décidé d’aller acheter le vêtement en magasin, et ainsi de poser une petite action pour l’environnement.

Pour ce qui est de la comparaison entre le coton conventionnel et le coton biologique, à l’œil nue ou au toucher, on remarque que le chandail en coton biologique est un peu plus doux et mince que le chandail en coton, mais outre cela, il n’y a pas une grande différence entre les deux. C’est surtout sur le long terme que l’on pourrait voir une dissemblance. En effet, le coton comme on le connaît, peut causer des irritations cutanées chez certaines personnes ayant une peau plus sensible, principalement dû au grand nombre de produits chimiques utilisés lors de la cultivation et la coloration du textile. Toutefois, le coton biologique est cultivé d’une façon bien différente, où aucun produit chimique ou toxiques ne sont utilisés, ce qui rend le tissu beaucoup plus doux pour la peau (on évite alors les allergies ou les irritations). Le coton bio permet également une meilleure circulation de l’air entre les fibres, ce qui restreint la transpiration extrême.

 

LE BAMBOU

Finalement, afin de compléter notre réflexion, nous avons ensuite poursuivi nos recherches afin de se procurer des vêtements fabriqués à partir de bambou. Très rapidement, nous avons fait la découverte d’une marque de vêtements québécoise, Bamboo Underwear. Néanmoins, malgré le fait que cette compagnie de spécialiste en matière de sous-vêtements, on peut tout de même y retrouver des chandails, des joggings ainsi que des leggings, ce que nous avons acheté. À prime abord, même si Bamboo Underwear ne fait que des ventes en ligne, sur leur site internet, la commande reste très facile et la livraison assez rapide, en plus d’être gratuite. Dans notre cas, nous avons commandé des leggings au prix de 39,99 $ sur leur site (ils étaient donc 45,99 $ avec les taxes) le 13 janvier 2022 et nous les avons reçu le 17 janvier 2022, soit seulement 4 jours plus tard. Comme il s’agit d’une compagnie québécoise qui est établie en plein centre de la ville de Québec, le transport des vêtements est très rapide et efficace. Quant au côté économique des produits, il est irréfutable que, par exemple, les leggings que nous avons analysés pour cette expérimentation représentent un coût plus élevé que d’autres vêtements semblables faits de coton, que nous pouvons généralement trouver entre 20 et 25 $. Toutefois, face aux nombreux avantages écologiques d’utiliser le bambou plutôt que le coton, ce simple inconvénient devient insignifiant.

En comparant les 2 tissus ensemble, nous avons aussi noté que le bambou était légèrement plus mince que le coton, mais celui-ci était beaucoup plus doux et beaucoup plus agréable à porter, principalement car il permettait à notre peau de respirer nettement mieux. Malgré le fait que les leggings de Bamboo Underwear étaient de faible épaisseur, ils étaient, à notre heureuse surprise, tout de même très chauds et permettaient une isolation assez surprenante contre le froid. C’est essentiellement en les portant à l’extérieur que nous avons fait l’agréable constat qu’ils nous réchauffent très bien contre l’hiver glacial. De plus, comme ces leggings sont faits à partir de viscose de bambou, ils ont aussi des propriétés antibactériennes et ils sont très résistants. Ainsi, que ce soit par rapport au confort indéniable du tissu ou la très bonne qualité du produit, l’alternative du bambou est définitivement avantageuse!

 

En fin de compte, à la suite de notre expérimentation, nous avons conclu que le bambou et le coton biologique représentent des options idéales pour minimiser les effets destructeurs sur l’environnement de l’industrie du coton.  Le bambou permet de produire des vêtements très confortables et assez résistants. Ces vêtements protègent également très bien contre la froideur environnante. Autant sur le point écologique que celui économique et même la qualité du matériel, le bambou est nettement un tissu supérieur au coton. Ensuite, comme le coton et le coton biologique se ressemblent beaucoup au final, les conséquences de la production de chacun est définitivement ce qui les démarque ensemble. Dans ce cas-ci, le coton biologique a des impacts sur notre planète beaucoup plus minimes que le coton classique. Somme toute, la meilleure solution pour contrer les répercussions néfastes de cette culture reste de reconsidérer notre consommation globale et de porter une attention importante à ce que nous achetons. En tant que consommateur, si nous achetions seulement  ce dont nous avions réellement besoin, cela représenterait déjà un geste très important pour la Terre. 

 

 

SOURCES

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