La fatalité de la biodiversité

Une espèce envahissante est une espèce, tant animale que végétale ou fongique, qui se répand dans un écosystème d’où elle n’origine pas. Elle vient donc bousculer les espèces déjà présentes et dérange l’écosystème qui y est établi. Sa croissance étant fulgurante, il est difficile de s’en débarrasser à temps et, aidée par le vent et d’autres facteurs naturels, prend de l’expansion d’un bout à l’autre d’une région. Les espèces envahissantes représentent un important problème pour la province de Québec, car elles dérangent la biodiversité qui y règne. Certaines espèces seront forcées de migrer vers de nouvelles régions, car la concurrence avec le nouvel intrus est souvent trop rude. Même ailleurs, il n’est pas impossible que ce nouvel occupant y règne, causant l’extinction de maintes espèces endémiques. Chez nous, l’agrile du frêne ainsi que la renouée du Japon frappe de plus en plus fort et sèment le désordre partout autour de nous, autant au bord de la rue que dans les forêts reculées. 

La renouée du Japon - Espèces exotiques envahissantes

 

La renouée du Japon est une espèce végétale originaire de l’est de l’Asie. Elle a été introduite au Québec vers le début du vingtième siècle, voulant en faire une plante ornementale. Cette plante, aussi connue sous le nom de Reynoutria japonica, peut être dévastatrice pour l’environnement parce qu’elle peut accélérer l’érosion des rives des cours d’eau. De plus, cette espèce végétale peut modifier la composition chimique du sol, ce qui peut avoir des impacts très néfastes sur les microorganismes qui vivent dans celui-ci. Pour ajouter, les racines de la renouée du Japon sont souvent en mesure de s’infiltrer dans les fissures présentent dans les infrastructures et ces dernières sont ainsi fragilisées.

 

 

L'agrile du frêne, dangereux pour l'homme? | La Presse
Un arbre ravagé par l’agrile du frêne

Comme mentionné plus tôt dans ce texte, les espèces envahissantes ne sont pas nécessairement végétales, elles peuvent aussi provenir du règne animal ou des mycètes, soit les champignons. Un exemple d’espèce animale est l’agrile du frêne. Cet insecte, de son nom scientifique Agrilus planipennis, est originaire d’Asie du Sud, en plus de la Chine et de l’extrême est de la Russie. Cette espèce serait arrivée durant les années 1990, mais elle a été observée pour la première fois en Amérique du Nord en 2002, à Détroit, aux États-Unis. Malgré cela, l’agrile du frêne a mis six ans pour arriver au Québec et a donc été recensée pour la première fois dans notre province en 2008. Cet insecte a continué à s’étendre pour finalement atteindre la ville de Québec en 2017. Cette espèce animale cause beaucoup de dégâts pour plusieurs raisons, la première étant la grande quantité de frênes au Québec. De plus, l’agrile du frêne n’a que très peu de prédateurs sur le territoire, ce qui fait en sorte qu’elle est libre de procréer comme bon lui semble. Selon le gouvernement du Canada, une fois l’agrile du frêne établie dans un région, 99% des frênes présents dans celle-ci sont décimés dans un intervalle de 8 à 10 ans.

Nous avons choisi le sujet des espèces envahissantes, car nous trouvons que c’est une problématique qui est souvent laissée de côté par rapport aux gaz à effet de serre et à la fonte des glaciers, des sujets plus «sensationnels» qui font plaisir aux médias. Toutefois, c’est un aussi gros danger pour la biodiversité que tout autre phénomène relié aux changements climatiques, car les espèces envahissantes déciment des populations et, par ce fait même, dérangent la chaîne alimentaire. Cette dernière conséquence affecte bien plus qu’un seul être vivant, car l’entièreté du réseau est touchée par la disparition d’une seule espèce. La proie de celle qui a disparue aurait plus de facilité à prospérer, menaçant ceux en bas de l’échelle, tandis que son prédateur se retrouverait  laissé à lui-même et devrait trouver de nouvelles façons de s’alimenter. Une seule espèce, aussi superflue semble-t-elle, peut faire chavirer à elle-seule un écosystème dans son ensemble.

Pour essayer de comprendre ce phénomène et trouver des solutions concrètes, nous allons semer deux variétés de plantes dans un même pot, une considérée envahissante et une autre qui ne l’est pas. Nous allons observer la croissance des deux plants et leur relation à l’intérieur du micro-écosystème: l’espace qu’elles occupent et les réactions au contact de l’autre. Par cette expérimentation, nous espérons trouver une façon de limiter les dégâts causés par les espèces envahissantes tout en conservant les espèces qui y sont déjà établies.


Médiagraphie

GOUVERNEMENT DU CANADA. Agrile du frêne, Conséquences écologiques, Canada, https://ressources-naturelles.canada.ca/nos-ressources-naturelles/forets/feux-insectes-perturbations/principaux-insectes-et-maladies-des-forets-au-canada/agrile-du-frene/13378 (Page consultée le 16/11/2023)

VILLE DE QUÉBEC. Agrile du frêne, plan d’action 2018-2019, Ville de Québec, https://www.ville.quebec.qc.ca/docs/actualites/agrile-frene-plan-action-2018-2019.pdf (page consultée le 16/11/2023)

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Renouée du Japon ( Reynoutria Japonica ), Québec, Canada. https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes/renouee-japon/index.htm#:~:text=La%20renou%C3%A9e%20du%20Japon%20est,terrains%20r%C3%A9sidentiels%20comme%20plante%20ornementale (page consultée le 08/11/2023)

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